Echange thématique « Prévention contre l’addiction aux écrans »
La gestion des écrans est devenue une préoccupation majeure pour chacun d’entre nous à l’ère numérique. Pascal Hick, éducateur chez Connexion-Ressources, a mis en place un atelier dont les objectifs principaux sont de fournir des conseils pratiques sur l’utilisation des technologies et de sensibiliser aux divers risques associés. Il s’efforce d’intégrer ces notions, aussi bien lors d’entretiens individuels, que lors de sessions de groupe, en adaptant le contenu en fonction des besoins et des thématiques à aborder, ainsi que de sensibiliser aux différents risques associés. Dans cet article, il répond à nos questions sur ce thème ô combien actuel.
Comment se déroulent ces échanges et qu’est-ce qui vous a poussé à les mettre en place ?
Pascal Hick, éducateur : La gestion des écrans et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) a été le sujet de mon travail de fin d’études. J’ai centré mon analyse sur le smartphone, devenu un outil omniprésent dans notre quotidien. L’objectif était d’étudier son impact, en évitant de diaboliser l’objet, mais en se concentrant sur son utilisation. L’idée était de proposer des lignes directrices, ainsi que de mettre en évidence les risques et les dérives qui peuvent découler de son utilisation. L’évolution rapide des technologies ces dernières années a considérablement modifié nos modes de communication, impactant également nos habitudes en nous incitant à recourir à des plateformes informatisées, souvent en ligne (voyages, achats, administrations, réservations, etc.). Les adolescents et jeunes adultes, déjà en quête de repères par nature, peuvent éprouver des difficultés à gérer tous ces paramètres.
Cet atelier vise donc principalement à offrir un espace pour répondre à leurs questions et/ou inquiétudes, en les aidant à comprendre et à mieux gérer l’utilisation des écrans et des NTIC dans leur vie quotidienne. Au moyen d’une présentation PowerPoint abordant les thématiques principales, l’objectif est de promouvoir l’échange et le partage d’expériences, des moyens utilisés et des éventuelles inquiétudes. Étant un domaine en constante évolution, il nécessite une mise à jour régulière des tendances et des problématiques pour rester pertinent et adapté à la rapide évolution des technologies et des usages.
Quels sont, selon vous, les premiers signes d’une addiction aux écrans ?
Pascal Hick : L’omniprésence des écrans dans notre quotidien, que ce soit par choix ou par nécessité, est devenue une réalité presque universelle. Toutefois, il est primordial de maintenir un équilibre en favorisant des activités qui encouragent les interactions sociales et les rencontres en personne. Bien que les réseaux sociaux offrent une plateforme pour la connectivité, il est capital de reconnaître les risques d’une immersion exclusive dans le monde virtuel. En tant qu’accompagnants, nous sommes confrontés à la responsabilité de guider nos bénéficiaires vers un juste équilibre. Lorsque les interactions dans la vie réelle deviennent source d’angoisse au point de constituer un obstacle, ou lorsque la dépendance aux écrans isole pratiquement une personne chez elle, une réflexion s’impose. En effet, l’addiction n’est qu’un des nombreux risques ; le cyberharcèlement, les troubles du sommeil, la propagation de fausses informations, le sexting, et autres problématiques contemporaines, sont autant de sujets d’actualité auxquels il faut prêter attention.
Comment prévenir une addiction aux écrans ?
Pascal Hick : Le développement des compétences médiatiques est désormais reconnu comme un impératif dans notre société moderne, où les écrans jouent un rôle central. Des études récentes ont démontré la nécessité de partager des connaissances approfondies sur l’utilisation des écrans, ainsi que sur leurs avantages et leurs risques. Par exemple, une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a souligné que le temps excessif passé devant les écrans est associé à une augmentation du risque de problèmes de santé mentale chez les jeunes, notamment l’anxiété et la dépression. Dans cette optique, certains programmes scolaires ont déjà intégré des modules dédiés au développement des compétences médiatiques. Des recherches ont montré que ces programmes peuvent avoir un impact significatif sur la capacité des individus à naviguer de manière critique dans le paysage médiatique complexe d’aujourd’hui.
Il est également important de reconnaître que chaque changement dans les modes de communication suscite des réactions variées. Cependant, des recherches supplémentaires ont montré que, à long terme, l’acquisition de compétences médiatiques peut aider à atténuer les craintes et à favoriser une adoption plus réfléchie des nouvelles technologies. En investissant dans l’éducation et la sensibilisation à l’utilisation des écrans dès le plus jeune âge, nous contribuons à former des individus mieux équipés pour gérer de manière critique et responsable leur utilisation des médias numériques, ce qui peut avoir des implications positives pour leur bien-être mental et social. Evidemment, participer à des séances de prévention comme cet atelier proposé au sein de Connexion-Ressources ne fait pas de mal !
Quelle est la réaction des participants à ces discussions ?
Pascal Hick : Les participants à cet atelier sont souvent bien plus familiers avec les technologies actuelles que moi. Toutefois, je crois fermement que le partage d’expériences, ainsi que l’identification des inquiétudes et des dérives peuvent jouer un rôle déterminant dans l’évaluation de notre utilisation des écrans et dans notre réflexion sur le sujet. Les retours que j’ai reçus après ces sessions sont généralement très positifs. J’essaie d’animer la présentation de manière interactive, en incorporant un soupçon d’humour pour rendre l’expérience à la fois instructive et divertissante.