En recherche constante d’amélioration, afin de s’adapter aux besoins des bénéficiaires, Connexion-Ressources développe de nouvelles prestations. Marie André, responsable du pôle MIS Socioprofessionnelle et CoFa, accompagnée de Stéphane Maspero, conseiller en placement, a mis sur pied un nouvel atelier d’échange et d’apprentissage destiné au public de la mesure Pro-Intérim, englobant les personnes de plus de 45 ans. Dans cet interview, Marie André nous parle de ces nouveaux ateliers et Monsieur Giosue Panno, bénéficiaire de la mesure Pro-Intérim et participant du dernier atelier, relate son expérience et ses attentes liées au marché de l’emploi.

Que sont les ateliers Pro-Intérim et pourquoi ont-ils été implantés ?

Marie André : Ces ateliers, destinés aux personnes de plus de 45 ans, ont pour objectif de leur permettre d’échanger entre eux afin de mutualiser leur énergie, leurs expériences et de construire ensemble des pistes de réflexion et d’amélioration par rapport à leurs recherches d’emplois. Ils ont été implantés à la suite d’un constat lors de l’une de nos tables rondes durant laquelle les dialogues collectifs étaient riches et stimulants, ce qui nous a permis d’observer l’effet positif du collectif sur ce type de population et nous a décidés de poursuivre ces échanges à travers différentes thématiques ciblées en fonction de leurs besoins.

Quels sont les objectifs de ces ateliers sur le court terme ?

Marie André : Un des objectifs est de compléter et/ou d’appuyer les informations transmises par le Job Coach, notamment à l’aide des conseillers en placement, afin de créer un impact lors de leur postulation, ou des entretiens de recrutements, dans le but de maximiser leurs chances d’obtenir un emploi. Au cours de l’un des ateliers, nous avons, par exemple, montré comment faire un courriel de remerciements, ou tenté une autre approche de postulation que celle suivant la voie classique de la réponse aux annonces en ligne.

Quels sont les objectifs sur le plus long terme ?

Marie André : L’objectif idéal pour chaque bénéficiaire serait de décrocher un emploi et de pouvoir le conserver, tout en étant serein au sujet de ses compétences et de son parcours personnel et professionnel. Cette vision inclut de développer aussi les réflexes et les attitudes adaptées face aux exigences des employeurs pour maximiser les chances d’obtenir et de conserver un emploi.

Comment se déroule un atelier Pro-Intérim ?

Marie André : Le pôle Placement a élaboré 8 thématiques pour ces ateliers, telles que « L’iceberg du marché caché », « Comment postuler avec impact » ou encore « Préparer son entretien de recrutement ». Les ateliers sont animés par un binôme de conseillers en placement toutes les 3-4 semaines sur une durée de 2 heures. Le nombre de participant-e-s est aléatoire et varie entre 5 à 10 participant-e-s.

Qu’est-ce que ce premier atelier vous a apporté ?

Giosue Panno : Cet atelier m’a apporté la capacité de mieux gérer mes échanges avec les employeurs. Cela permet de percevoir et d’analyser l’attitude du recruteur à notre égard et ainsi de le convaincre de nos compétences et de notre adéquation avec le poste.

Par rapport au stage que j’ai fait dernièrement chez Landi, j’ai ressenti que mes préjugés étaient faussés, notamment en ce qui concerne l’âge. Pour les gens, l’âge n’est pas important. On travaille en équipe, tout le monde travaille ensemble et ce qui compte c’est le rapport humain, pas l’année de naissance de la personne. L’atelier aide à déconstruire les préjugés. De mon expérience, les employeurs priorisent plutôt la motivation à travailler dans leur entreprise.

Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans ces échanges ?

Giosue Panno : J’ai surtout aimé la déconstruction des préjugés et partir sur une base neutre, une base qui laisse toutes les chances à la personne qui recherche du travail d’être engagée. J’ai aussi appris que l’on ne doit pas se laisser enfermer dans nos propres préjugés, afin d’éviter de manquer d’assurance. J’ai aussi retenu la gestion du discours lors des entretiens.

Cet atelier, c’était l’expérience du déblocage ; on sort des carcans que l’on s’est imposés pendant des années, on débloque les conversations et on sort de nos mauvaises expériences. Si on montre qu’on est une personne positive, cela facilite la discussion et cela va montrer à notre interlocuteur notre caractère autonome et volontaire.

Quelles thématiques souhaiteriez-vous aborder lors de la prochaine rencontre ?

Giosue Panno : J’aimerais bien aborder la question du salaire. C’est une question taboue en Suisse. L’aspect financier de l’engagement a quand même son importance et peut jouer un rôle dans une carrière. Je serais intéressé d’en savoir plus sur comment déterminer ses prétentions salariales et comment les exprimer à son futur employeur.

Qu’aimeriez-vous dire aux employeurs qui lisent cet article ?

Giosue Panno : Ces ateliers m’ont fait prendre conscience qu’il est bénéfique d’organiser de temps en temps des réunions après le travail, permettant aux employés de se retrouver et de discuter en dehors du cadre professionnel. Cela favoriserait la connaissance mutuelle, améliorerait la communication et renforcerait les liens humains, contribuant ainsi à une meilleure collaboration et compréhension au sein de l’équipe.

Comment avez-vous ressenti l’implication des participant-e-s ?

Stéphane Maspero : De manière globale, les participants-e-s étaient investi-e-s et participatifs-ve aux ateliers. L’un des aspects les plus positifs a été la capacité du groupe à établir rapidement un climat de confiance, facilitant ainsi la collaboration, l’interaction et le partage de leurs expériences.

Quels sont les différents défis lors de ces ateliers ?

Stéphane Maspero : Les différents défis se sont portés sur la capacité à aborder des thématiques liées à l’insertion professionnelle de manière théorique sous forme interactive, tout en s’adressant à un public avec un niveau de français et des domaines d’activités très variés.

Sur quels critères définissez-vous les thèmes ?

Stéphane Maspero : Nous avons conçu les ateliers en suivant un ordre adapté au cycle de vie d’un candidat en recherche d’emploi, en commençant par les aspects motivationnels et l’identification des craintes ou croyances limitantes, notamment liées à l’âge, jusqu’aux étapes de recherche d’emploi et de la présentation en entretien d’embauche.