Banniere_web_connexion

CONNEXION-RESSOURCES

L'insertion au service des entreprises

Les Success Stories de Mesdames Tetiana Morska et Liudmyla Husak

 

Au printemps 2023, nous avions interviewé Mesdames Husak et Morska dans le cadre de leur participation à notre mesure Horizon destinée au public ukrainien. Presque deux ans plus tard, nous les avons contactées pour suivre leur évolution sur le marché de l’emploi. Elles ont gentiment accepté de répondre à nos questions afin de nous présenter leur parcours respectif.

Comment a évolué votre carrière professionnelle depuis votre interview en mars 2023 ?

Tetiana Morska  : Durant toute la mesure suivie avec Connexion-Ressources, j’ai été très active sur internet pour trouver un emploi. Il a toujours été très important pour moi de trouver un travail rapidement afin de m’intégrer durablement sur le marché de l’emploi en Suisse. Avec l’aide de ma job coach, j’ai répondu à une annonce pour un poste de Data Administrator en CDD au CICR. A la suite de ma candidature, j’ai été sélectionnée pour effectuer un test informatique. Mes résultats m’ont permis de recevoir une réponse positive pour le poste. Ensuite, j’ai dû faire des démarches pour obtenir une autorisation de travail. Ce processus a pris quelques semaines et j’ai enfin pu débuter mon travail en septembre 2023 jusqu’au 31 décembre 2023 au sein du CICR. Ensuite, j’ai décroché un poste en CDD de facilitante à l’intégration des ukrainien-ne-s auprès de l’EVAM pour 6 mois de février à août 2024. J’ai terminé mon emploi le 31 août 2024 et j’ai récemment été engagée en tant que conseillère en orientation, toujours pour l’EVAM.

Liudmyla Husak  : À partir du 1er décembre 2023 j’ai commencé à travailler pour la commune de Prangins en tant qu’auxiliaire-aide à l’intégration au Service des Affaires sociales, enfance et jeunesse. En juillet 2024, j’ai été transférée au même poste à la Fondation de la petite enfance de Prangins. De plus, depuis le mois de juillet 2023, je collabore de temps en temps avec la Fondation Coup d’Pouce à Lausanne. Tant à Prangins qu’à Lausanne, j’accompagne des enfants ayant des troubles du spectre de l’autisme et divers troubles du comportement et du développement. À l’école de Prangins je m’occupe des enfants pendant la pause de midi et à la Fondation Coup d’Pouce j’accompagne les enfants lors de diverses activités pendant les vacances.

Pourriez-vous nous décrire les différents postes que vous avez occupés en Suisse ?

Tetiana Morska  :

En tant que Data Administrator au CICR, je travaillais pour le bureau CTA. Ma mission consistait à assister les personnes recherchant leurs proches disparu-e-s en raison de la guerre, notamment des ukrainien-ne-s et des russes. Ce travail, émotionnellement éprouvant, m’a permis de mettre à profit les compétences acquises en Ukraine lorsque j’occupais un poste de collaboratrice administrative dans un hôpital militaire à Kiev. Ce rôle m’a apporté une grande satisfaction, car j’ai senti que je pouvais réellement aider. J’aurais aimé poursuivre cette mission si un poste en CDI avait été disponible.

A l’EVAM, j’ai été engagée en CDD en tant que facilitante à l’intégration des personnes originaires d’Ukraine. Mon rôle consistait à servir d’intermédiaire entre les bénéficiaires ukrainien-ne-s et les différent-e-s intervenant-e-s et de faciliter leur insertion dans la société suisse en leur expliquant les démarches administratives et le fonctionnement des différents organismes qu’ils devaient contacter. Comme lors de ma mission au CICR, ce poste m’a permis de développer mes compétences et de les utiliser à des fins utiles pour les personnes en situation de nécessité.

Rencontrez-vous des défis dans vos démarches d’insertion professionnelle ?

Tetiana Morska : Dès mon arrivée en Suisse en avril 2022, je me suis inscrite à l’ORP car je voulais rapidement trouver un emploi. Lors de cette étape, j’ai été confrontée à mon premier défi en raison de la langue. En effet, comme je parlais déjà l’anglais, je pensais que cela serait suffisant pour décrocher un emploi en Suisse, mais ma conseillère m’a expliqué que je devais d’abord apprendre le français. J’ai donc suivi des cours intensifs afin de parler et d’écrire couramment la langue.

Ensuite, j’imaginais que mon diplôme universitaire ainsi que mon expérience professionnelle de plus de 10 ans seraient reconnus, mais je me suis vite aperçue que les employeurs ne reconnaissaient pas mes études universitaires, ni mon expérience. J’ai donc envoyé de nombreuses candidatures dans les domaines qui m’intéressaient afin de décrocher un poste.

De plus, j’ai une fille qui a maintenant 6 ans et j’ai dû tout apprendre sur le fonctionnement de l’école et de l’UAPE pour qu’elle puisse avoir une place qui me permette de libérer du temps pour un emploi et afin de pouvoir la soutenir en comprenant les exigences scolaires suisses. Elle est la seule ressortissante ukrainienne de son école dans un petit village et c’est un vrai challenge d’intégration au quotidien, notamment en raison du français. Heureusement, elle parle déjà anglais et cela lui permettra d’avoir un avantage lors de la suite de son parcours scolaire.

Finalement, je trouve qu’il est difficile d’évoluer avec des postes en CDD. En effet, on commence dans un nouvel environnement de travail, on s’adapte à l’équipe, on s’investit dans sa mission et après quelques mois tout s’arrête brusquement. Même si on s’y attend, c’est toujours triste et dommage de quitter un poste qui nous plait et pour lequel tout se passait bien.

Liudmyla Husak La plus grande difficulté et la plus importante reste mon niveau de français qui est actuellement insuffisant pour obtenir la reconnaissance de mon diplôme ukrainien. Mon travail est donc rémunéré comme celui d’une personne sans qualification particulière. Ce facteur additionné à mon taux de travail de 25% ne me permet pas d’avoir une indépendance financière vis-à-vis de l’EVAM.

Actuellement, je ne rencontre pas de problème d’insertion professionnelle, car mon travail en Suisse est très proche de ce que celui que j’ai effectué en Ukraine, il est dans le même domaine. D’ailleurs, à mon sens, au-delà des différences économiques évidentes liées à chaque pays, la prise en charge des enfants atteints de divers handicaps ne doit pas différer entre les pays du monde, car ils restent des enfants qui ont, avant tout, besoin de notre protection et de notre soutien.

Que peut-on vous souhaiter ?

Tetiana Morska : J’ai entrepris une demande de reconnaissance de mon diplôme ukrainien auprès de Swissuniversities – Swiss ENIC. Ce n’est pas une obligation dans mon domaine d’études en gestion, car il s’agit d’une profession non réglementée, mais je souhaite tout de même effectuer cette démarche. De plus, j’ai été récemment engagée par l’EVAM.

Liudmyla Husak : J’aimerais atteindre le niveau de français B2 le plus rapidement possible. Par ailleurs, je passerai le test DELF pour ce niveau en cette fin d’année. Après cette étape, je voudrais effectuer la reconnaissance de mon diplôme et commencer à travailler à temps plein pour atteindre mon indépendance financière.

Nos actualités

Retrouvez l’ensemble de notre actualité :

Rejoignez-nous